Tiphaine Jeanne

J’ai suivi une formation d’ostéopathie entre 2005 et 2010, formation au cours de laquelle je me posais déjà des questions sur les modèles explicatifs proposés ainsi que sur la diversité des « types » d’ostéopathie transmises par mes enseignant.e.s. Diplômée en 2010, je me suis installée en cabinet libéral à la sortie des études. J’ai alors commencé à me demander pourquoi certains patients allaient mieux et d’autres non, alors que mon « raisonnement ostéopathique » était le même, celui qu’on m’avait appris. C’est en 2012, lorsque je suis devenue maman que mes premières réflexions sur l’importance de la relation entre deux individus sont nées. Quelle relation construire avec ma fille afin de lui permettre de grandir et de s’épanouir dans la confiance, l’estime d’elle-même, la sécurité et l’autonomie ? Quel impact, la relation que nous entretenons avec nos enfants, peut-il avoir sur la personne qu’elle est et deviendra ? Ces réflexions ainsi que différentes lectures et apprentissages sur divers types de communication et d’écoute m’ont amenée à me questionner aussi sur l’importance de la relation avec mes patients lors de mes consultations. Au fur et à mesure des formations que j’ai suivies, de lectures d’articles et d’échanges avec d’autres professionnels se questionnant également sur notre pratique et sur l’efficacité de notre prise en charge, la question du « pourquoi les patients vont mieux ou non » prenait de plus en plus de place dans mes réflexions. J’ai commencé alors à remettre en question l’histoire que nous nous racontons en tant qu’ostéo. Lorsque en 2017, j’écoute Jerry, alors doctorant, nous parler de son travail de thèse sur la prise en charge bio-psycho-sociale de la lombalgie dans un symposium d’ostéopathie, une lumière s’allume en moi et me donne de nouveaux outils à explorer afin de mieux comprendre les interactions que nous avons avec nos patient.e.s. Et cela ouvre sur la complexité passionnante de la prise en charge centrée sur le patient, ou en partenariat avec celui-ci. En parallèle avec la découverte des neurosciences de la douleur, je commence alors un travail en supervision, qui me permettra d’avancer autant professionnellement que personnellement, mieux me comprendre moi, pour mieux comprendre comment interagir avec les autres et à quelle fin. La supervision et l’intervision avec différents groupes de pairs, depuis cette période, me permettent, sans cesse, d’améliorer ma capacité à adapter chaque nouvelle relation thérapeutique, centrée sur la personne qui me consulte tant avec les adultes, qu’avec les enfants de tout âge et leurs parents. La réflexivité en pratique a évidemment joué un rôle primordial sur la thérapeute que je suis, mais pas seulement. L’écoute, la communication, l’attention aux attentes et besoins de tous les êtres humains qui m’entourent, enfants, ami.e.s, proches, famille ou bien juste un.e inconnu.e croisé.e par hasard, cela a aussi changé ma vie d’un point de vue personnel et a rendu mes interactions sociales plus simples et plus douces.

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